Deux semaines après les faits dont nous avons tous connaissance et dont nous attendons dans la prière les tenants et les aboutissants, après plusieurs nuits d’insomnie et d’anxiété, je trouve vraiment utile vous adresser un mot à chacun de vous qui êtes l’espoir des malades et de notre Ordre.
Devant la page particulière qui est insérée dans le lumineux livre multiséculaire que tant de nos Confrères suivant les traces de Saint- Camille, ont pu écrire avec leur dévouement sans bornes aux côtés des souffrants, surgissent certainement beaucoup de questionnements dans votre cœur: c’est encore la peine de continuer le chemin de discernement? Ou vaut-il la peine de consacrer sa vie aux malades dans notre famille religieux?
Nul doute que le séisme est très fort et au nombre des personnes choquées, on ne peut pas ne pas penser à vous. Recevoir de ces nouvelles en une période particulièrement difficile, caractérisée par la culture du provisoire sujette à une grande fragilité vocationnelle, augmente considérablement le risque de se laisser influencer par les événements. “un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse” dit-on.
Je crois qu’en ce moment, où nous célébrons le quatrième centenaire de la mort de Saint Camille, bien que troublés par des situations malheureuses, il pourrait être providentiel de saisir vraiment l’occasion pour examiner attentivement les motivations qui les nôtres, les purifier, à redécouvrir la beauté qu’il y a dans la suite du Christ, en embrassant le charisme camillien. Je suis persuadé que le Seigneur ne permet rien sans avoir pour ses enfants des grâces spéciales.
Les malades et les souffrants, toujours nombreux, vous regardent avec beaucoup d’espoir et ils continuent d’offrir leurs souffrances pour vous, que vous puissiez être de saints ouvriers dans la vigne du Seigneur.
Certes, chacun de nous est appelé à s’engager à une profonde revitalisation intérieure, en gardant toujours à l’esprit les repères nécessaires à une vie consacrée sainte, à travers un engagement sincère aussi bien dans la prière, dans la vie fraternelle que ministérielle.
S’appuyant sur ces piliers de notre vie, il n’y a aucune raison de perdre espoir. Comme l’a dit l’apôtre Paul, “je suis sûr que celui qui a commencé cet œuvre, la mènera à son plein accomplissement”.
Chers jeunes, avec courage et enthousiasme, accueillons les événements du moment comme un signe providentiel qui nous invite à redécouvrir la mission essentielle de levure, de ferment, de signe et de prophétie, propre à la vie consacrée, et que nous sommes appelés manifester parmi nos frères et sœurs qui vivent la saison difficile de la souffrance.
Regardons Saint Camille qui nous rappelle avec insistance : «Heureux êtes-vous ! Heureux êtes- vous ! qui avez une si bonne occasion de servir Dieu au chevet des malades » .
Comme lui, faisons taire toutes nos pensées pour faire résonner en nous les paroles confidentielles du Crucifié : «De quoi t’affliges-tu oh lâche? Continue l’œuvre et je t’aiderai, étant donné que c’est mon œuvre et pas la tienne”.
Chers jeunes , en me référant au n°11 de l’Instruction Repartir du Christ, je suis sûr que le cours l’histoire de l’Eglise est orienté par Dieu et que tout concourt au bien de ceux qui l’aiment . Aussi dans cette vision de foi, le négatif peut-il être une opportunité pour un nouveau départ, si en son sein on reconnaît le visage du Christ , crucifié et abandonné , qui s’est fait solidaire de nos limites jusqu’à porter nos péchés en son corps sur le bois de la croix .
Allons de l’avant! Tournons-nous vers l’avenir avec beaucoup d’espoir. Dans l’histoire du salut , la nuit a toujours eu sa propre fécondité mystérieuse. Je vous confie tous à l’intercession maternelle de la Très Sainte Vierge , Mère du oui ; je prie le Seigneur , le Dieu qui vous appelle parce qu’il aime, de faire en sorte qu’à l’enthousiasme de votre première rencontre corresponde l’effort de votre constance quotidienne .
A tous les formateurs , qui, à travers l’action du Père et de l’Esprit Saint , s’efforcent de façonner en chacun de vous , les sentiments du Fils , je renouvelle ma profonde gratitude.
J’embrasse chacun de vous avec une constante pensée dans la prière!
P. Hubert Goudjinou
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